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Les idées nouvelles du futur bateau de Maxime Sorel expliquées par l’architecte Guillaume Verdier

Annoncé comme sistership d’Apivia, le futur IMOCA de Maxime Sorel – V and B-Monbana-Mayenne – ne sera pas une copie du bateau avec lequel Charlie Dalin a terminé deuxième du Vendée Globe ! Beaucoup d’évolutions sont apportées pendant sa construction à Concarneau chez MerConcept, l’entreprise de François Gabart. Alors que la mise à l’eau de ce voilier innovant est prévue mi-juin, l’architecte Guillaume Verdier explique les « idées nouvelles » mises en œuvre pour performer sur le Vendée Globe.

Il risque de décoiffer le futur bateau de Maxime Sorel, qui avait terminé dixième du Vendée Globe 2020 ! Pour se donner les moyens d’accrocher une des cinq premières places sur le Vendée Globe 2024, Maxime Sorel et ses partenaires ont réuni des experts qui ont travaillé pour optimiser le plan déjà très fiable proposé par l’IMOCA Apivia. Avec entre autres l’architecte Guillaume Verdier, très connu dans toutes les catégories de bateau du Mini 6.50 à la Coupe de l’America en passant par les IMOCA du Vendée Globe.

« Nous sommes partis d’un bateau qui a démontré sa fiabilité et sa performance lors du dernier Vendée Globe, mais Maxime a montré une réelle motivation pour aller plus loin, oser des changements, explorer de nouvelles idées »

Guillaume Verdier a repensé ce bateau afin de répondre aux critères de performances, au cahier des charges demandé par Maxime Sorel, par ailleurs parrain national de l’association Vaincre la Mucoviscidose. « La démarche des équipes de V and B – Monbana – Mayenne est très intelligente » explique Guillaume Verdier. « Nous sommes partis d’un bateau qui a démontré sa fiabilité et sa performance lors du dernier Vendée Globe notamment, mais Maxime a montré une réelle motivation pour aller plus loin, oser des changements, explorer de nouvelles idées pour optimiser les plans et gagner en vitesse.

Apivia est homogène mais il s’est montré terriblement inconfortable dans les mers du Sud

Guillaume Verdier poursuit :

Apivia est un bateau homogène sur toutes les allures, mais il s’est montré terriblement inconfortable dans les mers du Sud. Ces bateaux vont vite dans la houle et finissent par planter violemment dans les creux des vagues. La vie à bord est vraiment pénible et la compétitivité du marin est forcément touchée. Notre objectif est de faire en sorte que V and B – Monbana – Mayenne passe mieux dans les vagues. À l’image d’une spatule sur des skis qui rend la descente plus souple, on a modifié la forme de la carène, l’étrave pour la spatuler. Le bateau est ainsi moins violent et les vitesses moyennes plus rapides ».

Foils : tendre vers des vitesses moyennes plus élevées

Autre changement notoire : le choix des foils. Maxime s’est intéressé aux appendices de 11th Hour Racing Team-Alaka’i qui ont démontré leur efficacité dans toutes les conditions. « Ce sont les meilleurs foils qu’on ait faits aujourd’hui » s’enthousiasme Guillaume Verdier. « Les premiers foils d’Apivia étaient très efficaces mais nous avons préféré une version plus maniable qui a démontré une plus grande stabilité de vol. Encore une fois, notre volonté est de tendre vers des vitesses moyennes plus élevées » complète le skipper.

Débuté au printemps 2021, le chantier de l’IMOCA tient le tempo annoncé. La coque a été démoulée. Les équipes de MerConcept assemblent désormais toutes les pièces de ce puzzle géant. « La job list de ce début d’année est dense » reprend Maxime qui, à peine rentré d’une ascension express du Kilimandjaro, se projette déjà sur son prochain Tour du Monde. « Nous travaillons actuellement avec Philippe Laot sur l’ergonomie intérieure et extérieure du bateau avec la partie couchage qui sera en bio composite. Je dois aussi valider l’ensemble du dispositif électronique embarqué. En parallèle nous décidons du premier jeu de voile qui va nous servir pour la Route du Rhum. Avoir déjà fait le tour du Monde nous fait gagner beaucoup de temps » confirme le marin. Fin mars le pont, dernière pièce majeure, sera greffé à la coque avant d’entreprendre les finitions avec l’accastillage et la décoration. « Nous avons un gros dossier autour de la peinture que nous impose ce magnifique dragon. C’est un vrai travail d’artiste ! »

La mise à l’eau du dragon est prévue mi-juin à Concarneau.

Source@@Voiles et voiliers