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Charlie Dalin, vainqueur sur la Guyader Bermudes 1000 Race

Un bateau rapide à toutes les allures, de bons choix tactiques, un skipper « en état de grâce » : Charlie Dalin et son plan Verdier Apivia ont nettement dominé la Guyader Bermudes 1000 Race. Le Dalin 2022 est encore plus fort qu’avant.

 

Comment expliquez-vous cette domination ?

Mon bateau est parfaitement adapté à ce genre d’exercice, il est très polyvalent, il n’a pas de conditions dans lesquelles il est désavantagé et il a pas mal de conditions dans lesquelles il est avantagé. Il n’y a pas de point noir de performances. Il y a eu pas mal de transitions sur cette course et la polyvalence du bateau m’a aidé. Après, je connais aussi très bien mon bateau.

Vous avez évoqué un état de grâce pendant la course…

C’est un truc que tous les sportifs cherchent dans leur discipline. Tu sais que tu es dedans mais tu ne sais jamais vraiment comment c’est venu et surtout combien de temps, ça va durer (rires). Disons que ça commence par un bon départ, un bon placement sur la ligne, et ensuite, ça déroule : les décisions que tu prends sont les bonnes, les manœuvres s’enchaînent bien, tout se déroule bien. Tu es en phase.

Même si vous avez franchi la ligne du Vendée Globe le premier (1), vous signez à Brest votre première victoire en Imoca : pourquoi est-ce si dur de gagner en solitaire ?

Oui, c’est ma première victoire en solitaire en Imoca, ce n’est pas rien. J’avais des victoires en double sur la Transat Jacques Vabre en 2019. J’ai connu les honneurs de la ligne sur le Vendée Globe mais ce n’était pas la victoire. C’est seulement ma 2e saison Imoca en solitaire, j’ai dû faire trois courses en solo en 2020 et là, c’était ma 4e course en solo depuis mes débuts en Imoca. Donc, ce n’est pas mal de gagner là.

Lorsqu’on a un bateau qui va très bien, pourquoi en faire un neuf ?

C’est une bonne question (rires). Je me répète, mon bateau est très polyvalent, mais, pendant la course, à plusieurs reprises, je me suis dit : « Là, ça ira mieux avec le nouveau bateau ». Parce que je sais que la carène va mieux réagir selon les conditions, notamment quand il y a de la mer. Je me suis fait plusieurs fois la remarque : « Avec le nouveau bateau, ce sera différent, ce sera mieux ». J’ai hâte d’avoir le nouveau bateau. En termes d’ergonomie, on va également franchir un nouveau palier.

Qu’aura-t-il en plus ce nouveau plan Verdier ?

Déjà, je suis content de travailler à nouveau avec Guillaume Verdier et la même équipe parce qu’on utilise les mêmes outils donc on peut comparer les performances du bateau actuel et les performances théoriques du nouveau, on voit qu’on a de gros gains. Dans certaines conditions, on s’attend à des gains très importants avec le nouveau bateau (NDLR : mise à l’eau prévue au printemps 2023). On ne change pas une équipe qui gagne, on est resté sur la même formule. Selon moi, Guillaume Verdier est l’un des meilleurs, voire le meilleur architecte. J’ai gagné en expérience avec un tour du monde dans le sillage et si tu ajoutes l’expérience de MerConcept et celle de Guillaume Verdier, ça ne fait que du plus.

@Le Télégramme