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Voile: le « magnifique » Maxi Edmond de Rothschild a pris son premier envol

Maxi Edmond de Rothschild

Conçu pour « voler », une première dans l’histoire des multicoques de la course au large, le bateau Maxi Edmond de Rothschild a été mis à l’eau lundi à Vannes, après 20 mois de construction et la promesse d’une cascade de records.

©lavoixdunord

« Un beau bateau, c’est magique. Celui-là est magnifique », s’est félicitée auprès de l’AFP Ariane de Rothschild qui, avec son mari Benjamin, poursuit la tradition familiale de la voile initiée il y a 140 ans.

Imposant et percutant par son esthétisme (4 guerriers armés de flèches envahissent la voile), ce nouveau bateau bleu et blanc, skippé par Sébastien Josse, est le dernier-né de la catégorie des « Ultime ». Cette catégorie réunit les plus gros maxi-trimarans de la planète (32 m de long pour 23 m de large maxi) capables de « voler » au dessus de l’eau.

Faire « voler » un bateau, c’est désormais possible grâce aux foils, ces appendices latéraux qui permettent à la coque d’être surélevée au dessus de l’eau pour filer à toute vitesse. Restait à le transposer sur des bateaux de 15 tonnes.

Pour la première fois, le Maxi Edmond de Rothschild a été conçu avec les foils en amont. Et qui plus est, « les plus grands foils du monde », selon le directeur de l’équipe, Cyril Dardashti.

« La plateforme est dessinée autour des foils alors qu’avant on dessinait d’abord la plateforme et puis les foils après. Là, on a un bateau qui va être très rigide avec des éléments structurels assez imposants pour pouvoir porter un foil qui fait pratiquement 8 mètres de long », a expliqué le concepteur et architecte naval, Guillaume Verdier.

– Une fusée –

L’objectif affiché par Ariane de Rothschild dans les années à venir, « c’est l’expérimentation de la vitesse », en solitaire et en équipage. Sébastien Josse est donc attendu telle une fusée sur les océans.

« Les bateaux volants, c’est tout nouveau, c’est en pleine évolution. Il va falloir le tamponner pour dire que c’est réalisable en solitaire et en équipage, on va se familiariser avec cette manière de naviguer. Entre une idée jetée sur le papier et la réalité de la course au large, il y a quand même un monde d’écart », a prévenu le marin.

Le trimaran a quitté Vannes lundi sans ses foils – encore secrets – et son mât, qui sera posé en fin de journée à son arrivée dans son nouveau port d’attache, Lorient.

Le bateau, qui a été décoré par un artiste américain de streetart Cleon Peterson, a rejoint celui de François Gabart (Macif), sorti des chantiers à l’été 2015.

Gabart fait partie du collectif des Ultim, créé en décembre 2013, et qui compte dans ses rangs Thomas Coville, détenteur du record du tour du monde en solitaire (49 jours) et, depuis samedi, de celui de la traversée de l’Atlantique (4 j 11 h). Il aura son bateau « magique » à l’été 2018.

Armel le Cléac’h (Banque Populaire), vainqueur du Vendée Globe 2016, est aussi dans le jeu. Sa toute nouvelle super machine devrait être mise à l’eau fin septembre.

Josse devrait rejoindre le collectif pour le grand rendez-vous qui agite l’eau: une course autour du monde entre Ultime en 2019.

En attendant, il fera sa première sortie le 5 novembre au Havre avec le départ de la transat Jacques-Vabre.

Rédigé par Sabine Colpart

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