Gitana XVII, un fascinant maxitrimaran volant
Un trimaran de 32 mètres, lourd d’une quinzaine de tonnes, dans les airs… c’est pas tous les jours qu’on voit ça. Gitana XVII, dernier né de l’écurie de course de la famille Rothschild, a été mis à l’eau à Vannes (Morbihan) ce lundi matin. Un événement impressionnant.
Un jour, très proche, il volera de ses propres voiles. Ce lundi matin, il a encore fallu une puissante grue pour le faire décoller, l’envoyer dans les airs pour lui permettre d’amerrir pour la première fois.
Il était tout juste 11 h quand Gitana XVII le maxi-trimaran de 32 m, dernier né de l’écurie de course au large de la famille Rotchschild, a touché l’eau, à Vannes sur la Marle (Morbihan), à quelques dizaines de mètres du chantier Multiplast où sa construction a duré près de 20 mois.
©THOMAS BREGARDIS
Soutenu par une grue, le futrur voilier, non encore équipé de son mât semble suspendu dans les airs. Vu du dessous, c’est très impressionnant.
Un événement spectaculaire pour le public, important pour tout le personnel du chantier vannetais, de réputation mondiale pour la construction des voiliers de course. Un événement attendu aussi par tout le petit monde de la course au large qui s’impatientait de voir, enfin, les formes de ce petit bijou de technologie.
Jusqu’à 85 km/h
Gitana XVII ambitionne d’être le premier voilier de course au large, à « voler ». Entendre par-là, que ce monstre de 15,5 tonnes sera rapidement capable de décoller ses trois coques de l’eau et de n’être plus relié à l’élément liquide que par ses foils (immenses dérives courbes qui soulèvent le bateau quand il va vite) et par ses safrans en forme de T (gouvernails). Tout ça pour, dans un avenir proche, et quand la mise au point sera réglée, atteindre des vitesses de plus de 45 nœuds (85 km/h) sur les océans. Ahurissant dites-vous ? À peine imaginable, il y a encore une dizaine d’années.
Progressivement le bras de la grue s’est allongé pour placer le bateau au-dessus de la Marle, la rivière qui longe le chantier, près du port de plaisance de Vannes. (Photo : Thomas Brégardis/Ouest-France)
Ce bateau, fruit des études des ingénieurs hydrodynamiciens du team Gitana et de Guillaume Verdier, l’architecte naval le plus recherché au monde (il était la pièce maîtresse du team New Zealand récent vainqueur de l’América’s cup) préfigure ce que seront les prochains trimarans océaniques.
Banque Populaire mettra le sien à l’eau d’ici l’automne. Sodébo a également lancé la mise en chantier d’un Ultim’de la même veine. Tous se retrouveront, avec Macif le trimaran de 31 mètres de François Gabart, sur la ligne de départ du prochain Tour du Monde en solitaire en multicoque, en novembre 2019.
La première navigation sous voiles de Gitana XVII est prévue dans dix jours. Sa première course: la transat Jacques-Vabre en novembre.
Ariane et Benjamin de Rothschild, les armateurs du bateau, propriétaires de l’écurie de course au large Gitana, basée à Lorient, sont des passionnés acharnés de voile. (Photo : Thomas Brégardis/Ouest-France)
Sébastien Josse sera le skipper du trimaran Ultim’Gitana XVII avec lequel il se lancera en solitaire en 2018 sur la Route du Rhum, et en 2019 sur le tour du monde Ultim’au départ de Brest. (Photo : Thomas Brégardis/Ouest-France)
Après moins d’un quart d’heure de manipulation délicate, Gitana XVII touche enfin l’eau son élément naturel. La tension peut retomber dans le team Gitana chargé d’orchestrer la manœuvre. (Photo : Thomas Brégardis/Ouest-France)
Les invités de Gitana et une grande partie du personnel de Multiplast n’ont pas perdu une miette de ce grand moment pour les équipes techniques. (Photo : Thomas Brégardis/Ouest-France)
11 h 45, au moteur et guidé par plusieurs semi-rigide, le trimaran prend la mer direction Lorient, où il est attendu vers 17 h pour y recevoir son mât de près de 35 m. (Photo : Thomas Brégardis/Ouest-France)
Gitana XVII en chiffres…
Longueur : 32 m
Largeur : 23 m
Tirant d’air (hauteur avec mât) : 37 m
Surface de voilure au vent portant : 650 m2
Surface de voilure au près (face au vent) : 450 m2
Hauteur du foil : 5,40 m (3,92 m d’envergure)
Rédigé par Jacques Guyader