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Vendée Globe. Zoom sur les bateaux de dernière génération

Si Banque Populaire conserve une tête d’avance dans le sprint final du Vendée Globe sur Hugo Boss, ces deux bateaux ont des points communs. Vincent Lauriot-Prévost et Quentin Lucet qui ont conçu ces deux monocoques ainsi que huit autres bateaux depuis 2007 (en collaboration avec Guillaume Verdier), reviennent sur leur démarche architecturale avec l’adoption des foils…

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Jean-Pierre Dick a choisi de nouveaux foils moins puissants, pour ce Vendée Globe, car moins longs sur le « shaft » qui permettent d’être utilisés à plein dans le medium fort. | Rob Burnett/StMichel-Virbac/Vendée Globe

Alors que le sprint final est lancé dans un vent forcissant au large des Açores, l’incertitude demeure quant à la victoire aux Sables-d’Olonne pour Armel Le Cléac’h ou Alex Thomson qui n’ont que 71 milles d’écart, ce matin à 5 heures, trois jours avant l’arrivée. Ce matin le site Voilies et Voiliers revient l’adoption des foils et ses conséquences.

Quand vous avez eu à concevoir de nouveaux monocoques IMOCA pour cette édition du Vendée Globe, quels étaient vos impératifs ?

Le point de départ, c’est l’évolution de la jauge qui nous a contraints un peu plus sur les matériaux employés. Pour faire des bateaux encore plus solides que la génération d’avant (Macif devenu SMABanque Populaire devenu Maître CoQ), il a fallu concevoir des structures plus raffinées qui permettaient de gagner du poids tout en étant plus solide. Comme la nouvelle jauge imposait un voile de quille standard (avec son vérin standard plus lourd que les vérins prototypes dernière génération) et un mât monotype, il fallait trouver une solution innovante pour avoir encore plus de résistance à l’impact en étant plus léger, parce que les bateaux vont de plus en plus vite et donc les chocs sont plus violents. Mais aussi parce que la légèreté est un paramètre fondamental de la vitesse. Il ne fallait pas sortir un bateau plus lourd que la génération précédente alors que le devis de poids imposé était plus conséquent, à cause des contraintes de poids de vérin de quille et autres…

Il fallait donc imaginer des bateaux plus rapides alors que la masse globale imposée augmentait ?

Safran nous avait imposé un delta de 5 % supérieur par rapport à la génération précédente ! On ne pouvait donc pas faire la même structure pour atteindre cet objectif. Ce n’est qu’après que nous avons eu l’idée d’ajouter des foils…

Par Bernard Bilzic (Voiles et Voiliers)

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