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Transat Jacques Vabre. Meilhat – Gahinet : sans foils et sans complexes

Seulement 6 h et 21′ derrière le duo expérimenté formé par Jean-Pierre Dick et Yann Eliès, vainqueur de cette Transat Jacques Vabre, Paul Meilhat et Gwénolé Gahinet ont signé, à bord de leur monocoque sans foils « SMA », une magnifique deuxième place à Salvador de Bahia. Morgan Lagravière et Eric Péron (« Des Voiles et vous ! ») ont complété le podium.
© Le Télégramme

Ils ont gagné ensemble la Transat ag2r – La Mondiale en 2014, Paul Meilhat (35 ans) et Gwénolé Gahinet (33ans) forment un duo complice et efficace : pour preuve cette deuxième place en Imoca décrochée au Brésil. Pourtant, le duo de « SMA » avait fait le choix de partir sur un 60 pieds sans foils : « On préférait partir sur un bateau qu’on connaissait bien et qu’on a optimisé », racontait le skipper brestois. Et en terminant seulement 6 h 21′ derrière Dick et Eliès, ils n’ont pas eu tort.

Meilhat : « Les foils c’est déjà le présent »

Pourtant Meilhat le sait, il ne va pas avoir le choix, il faudra passer aux foils : « Les foils, c’est pas l’avenir, c’est déjà le présent. Il va falloir y passer. Mais foil ou pas foil, ce qui est positif, c’est que cette Route du Café a mis en avant l’entraînement, ceux qui ont le plus travaillé sont devant. Je suis content de faire deuxième derrière JP (Dick) et Yann (Eliès). C’est pas juste parce qu’ils ont des foils qu’ils ont gagné ». Ils se sont battus comme des diables et ont fait les choix qu’il fallait pour tenir tête aux jeunes qui poussent fort derrière. Meilhat – Gahinet mais aussi Morgan Lagravière et Eric Péron (« Des Voiles et vous »), troisièmes, ont mené la vie dure aux vainqueurs.

Gahinet : « Agréablement surpris des perf’du bateau »

Figaristes de talent, ils n’ont rien lâché. Jamais. « On a barré tout le temps, toutes les nuits, dès qu’on était sous spi, le rythme était vraiment intense. On n’a pas de regret, on a l’impression de bien avoir navigué, mais ils ont fait les bons choix aussi », ajoutait Meilhat. Et surtout, ils s’étaient entraînés, beaucoup… « Le rythme au début était élevé mais ça nous allait bien parce qu’on s’était beaucoup entraîné. Il y a eu beaucoup de reaching, donc c’était un peu dur en vitesse pure ». Gwénolé Gahinet, détenteur du Trophée Jules-Verne avec Francis Joyon, avouait : « Les enchaînements du début, c’était physique, technique, par petits positionnements avec beaucoup de manoeuvres. Ça nous a poussés à être beaucoup plus à l’attaque, à barrer beaucoup ». Barrer, une des clés de cette place de deuxièmes. Et malgré le reaching et un bateau sans foils, ils sont restés mordants. « Au début de l’année, on savait pas trop à quoi s’attendre pour cette Transat Jacques Vabre. Les conditions auraient pu être pires pour nous. On savait pas si on pouvait viser le podium. On a été agréablement surpris des performances du bateau », racontait Gahinet. Ils ont aussi su faire parler leur talent de régatiers, comme ils avaient su le faire sur la Transat ag2r en Figaro : « Les classements toutes les heures, c’est quand même beaucoup ! On voyait tout de suite les changements de voiles. Ça nous poussait à attaquer encore plus. C’était aussi notre carte à jouer dès le début. On a retrouvé une ambiance Figaro. Au Cap Vert, Morgan (Lagravière) et Eric (Péron) ont fait le choix d’aller un peu plus vite et plus haut, on n’a pas lâché, on est resté sur notre stratégie et ça a payé, c’était vraiment bien ». Un duo qui trace joliment son sillage.
A. M.

© Le Télégramme