Transat Jacques Vabre, le duo Yann Eliès et Charlie Dalin sur l’Imoca Queguiner – Leucemie Espoir

Yann Eliès et Charlie Dalin se rencontrent au centre d’entraînement Finistère Course au Large à Port-La-Forêt et sur l’ensemble des épreuves du circuit. Le premier reconnait en Charlie Dalin un adversaire redoutable, de solides compétences en matière d’outils de navigation et une motivation sans faille.

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Yann Eliès et Charlie Dalin © DRLes skippers

Yann Eliès et la navigation c’est une histoire débutée dès son plus jeune âge. Tous les weekends Yann, son frère et ses parents partent en croisière autour de l’île de Bréhat. C’est ainsi que le jeune homme se rêve aventurier navigateur.

La compétition même s’il l’a dans le sang – son grand-père était un adepte de la course au large – il la découvre véritablement sur les pontons de la Solitaire du Figaro. À l’époque, il retrouve son père sur les étapes de l’épreuve alors nommée Course de l’Aurore. Après y avoir fait ses gammes, la figure paternelle remporte la course en 1979, alors que Yann Eliès à 5 ans.

En grandissant, c’est tout naturellement qu’il s’oriente vers l’Optimist, où il exerce ses talents. Côté études, il arrête les cours avant la terminale et trouve un contrat de qualification dans une voilerie de la Baule, qui lui permettra de décrocher un diplôme. Son rêve, c’est de devenir professionnel.

Adepte du minimum, mais particulièrement doué, il remporte le Challenge Espoir Crédit Agricole en 1997. Et c’est là que tout commence. Il a 23 ans quand il participe à sa première Solitaire du Figaro et au vu de ses résultats sur les régates d’avant-saison, il pense réaliser une belle course. Mais avec 24 heures de retard sur la première étape, il se rend compte que marin est un vrai métier.

En 2001, Yann Eliès a un déclic. Alors qu’il dispute The Race, il se blesse et doit quitter l’aventure. C’est ainsi qu’il comprend qu’il n’était prêt ni physiquement ni mentalement, pour la course. Et le talent ne fait pas tout. Il change littéralement pour devenir un vrai professionnel : stages météo, entraînements, résistance à l’effort… Et ses efforts payent puisqu’en 2002, il décroche sa première victoire d’étape sur la Solitaire du Figaro.

Parallèlement à cette course, dont il est fidèle, il multiplie les expériences et rejoint l’équipage de Bruno Peyron sur le multicoque Orange. Pendant 4 ans, il participe à l’aventure du Trophée Jules Verne.

Il se fixe ensuite un nouvel objectif : le Vendée Globe. En 2008, il se lance dans la course. Le 18 décembre, alors qu’il bricole à l’étrave de son bateau au sud de l’Australie, son monocoque plante dans une vague. Éjecté, Yann se fracture le fémur, mais il parvient miraculeusement à s’accrocher aux filières et à se hisser à bord. Prostré de douleur, il attendra 3 jours que les secours l’arrachent à cet enfer. Suivent des mois de rééducation, et la perte de son sponsor, Generali, depuis 1999. L’épreuve et rude, mais Yann relève la tête.

Après plusieurs mois de rééducation, Yann Eliès trouve un nouveau sponsor pour aller sur la Solitaire du Figaro. C’est donc aux couleurs de Queguiner qu’il remporte l’édition 2012, 33 ans après son père.

En 2013, Yann Eliès réitère sa victoire sur la Solitaire du Figaro et s’impose sur la Transat Jacques Vabre avec Erwan Le Roux chez les Multi50. En 2014, il démâte sur la première étape de la Solitaire du Figaro, mais gagne la course en 2015. En 2014, il remplace Jean-Pierre Dick sur la Route du Rhum, sur un MOD70 et décroche une 7e place.

Charlie Dalin fait ses débuts en Optimist puis en 420. En 2002, le bac en poche, il traverse la Manche pour intégrer l’école d’architecture navale de Southampton pour associer sa passion de la voile à de bonnes connaissances.

En Angleterre, il se prend de passion pour la navigation en habitable et révèle très vite un joli potentiel au large. Diplômé, il rejoint le projet Ericsson engagé sur la Volvo Ocean Race 2008-2009 et pose son sac à Stockholm en Suède, afin de faire le lien avec les architectes. De nouvelles expériences se présentent et amènent Charlie à étoffer son domaine de compétences professionnelles en Thaïlande puis en Australie pour prendre part à la construction d’un maxi-trimaran.

En 2009, il se lance dans l’aventure de la Mini-Transat sur un bateau de série et sans sponsor. Il est vite récompensé par une victoire sur la première étape et une deuxième place au classement général. 2011 marque un nouveau tournant puisque Keopsys lui apporte un soutien pour le circuit Figaro Bénéteau, pour deux saisons.

Au fil des saisons, Charlie Dalin progresse rapidement : Charlie devient l’un des ténors du Championnat de France Elite de Course au Large en Solitaire. Victorieux sur la Transat AG2R La Mondiale en 2012 aux côtés de Gildas Morvan, il termine 3e de La Solitaire du Figaro-Eric Bompard cachemire et Champion de France en 2014, puis 2e de La Solitaire 2015. Une édition remportée, par un certain Yann Eliès.

queguiner-leucemie-espoir-1-minLe bateau

Le premier né de la plume conjointe de Guillaume Verdier et de Vincent Lauriot-Prévost a ensuite été optimisé par les ingénieurs de Safran. En résulte un palmarès impressionnant, dont un Record du Tour des Iles Britanniques et des victoires à l’Armen Race 2012, au Tour d’Espagne 2010, sur la Transat Jacques Vabre et au Record SNSM 2009. Véloce et performant, Safran reste une référence et constitue une arme redoutable pour l’emporter autour du monde.