Retour sur une pluie de records sur les VPLP/Verdier

Vendée Globe – 15.01.2013. Naviguant à bride abattue, les concurrents du Vendée Globe ont au cours des premières semaines de course imposé une allure jusqu’alors jamais vue dans un tour du monde en solitaire. Les 60′ Verdier-VPLP, leaders de la flotte, à couteaux tirés dans une course au contact, ont tour à tour engrangé une série de records de vitesse sur 24 heures.

C’est avec une belle constance qu’Armel Le Cléac’h à bord de Banque Populaire emmène l’ensemble de la flotte vers la porte des quarantièmes. Dans les toutes dernières journées de novembre, Armel est encore en tête, et ce depuis près de 15 jours, mais sur ses talons, François Gabart et Jean-Pierre Dick ne lui laissent aucun répit et mène leur bateau tambour battant pour tenter de lui ravir sa place de leader.

C’est alors que les milles vont défiler à vive, très vive allure. Le 30 novembre, François Gabart est le premier à faire tomber le record des 468 milles établis en 2003 par Alex Thomson, en parcourant 482 milles en 24 heures. Le lendemain, c’est au tour de Jean-Pierre Dick de faire parler l’écume : 498 milles parcourus en 24 heures, et comme si une revanche ne lui suffisait pas, il rafle la belle par la même occasion. Ainsi, le même jour Virbac-Paprec passe la barre symbolique des 500 milles (502 milles précisément !). A bord les conditions sont extrêmes, le bruit est assourdissant et le skipper est contraint de se déplacer à genou dans la cockpit : « C’est un peu la guerre » confie un Jean-Pierre Dick passablement secoué, mais visiblement heureux.

Les plans VPLP-Verdier toujours en tête se tiennent à quelques centaines de milles de distance dans cette cinquième semaine de course alors qu’ils s’élancent dans l’Indien. Avec un vent soufflant de 35 à 40 nœuds et des vitesses moyennes entre 20 et 22 nœuds, les conditions de record sont à nouveau réunies, mais il faut préserver sa machine. « Ça n’arrête pas d’accélérer. J’essaie de rester attentif pour, surtout, ne pas casser » confie François Gabart. Les images du bord sont impressionnantes, le bateau lancé à pleine vitesse glisse sur une mer écumante, tout est blanc ou presque et les propos du navigateurs sont quasiment inaudibles. « L’océan Indien dans toute sa splendeur, on est bien dans le vif du sujet. Le vent est à 35/40 nœuds et le bateau va entre 22 et 27 nœuds. « C’est assez impressionnant. J’ai pas beaucoup de voile pourtant, j’ai pas beaucoup ballasté non plus et j’essaie d’y aller cool. »

En ce lundi 10 décembre, le skipper de Macif engrange les milles à une allure folle et parcourt 545 milles en 24 heures, nouveau record sur un Imoca en solitaire ! « C’est environ 23 nœuds de moyenne, et 80 milles de mieux que la performance de Michel Desjoyeaux lors du dernier Vendée Globe » rappelle un journaliste du Vendée Globe. A ces vitesses, les plans Verdier-VPLP sont parvenus à mettre un océan d’écart entre eux et les derniers de la flotte tandis qu’Armel et François poursuivent leur duel acharné qu’ils mènent presque bord à bord, se filmant même régulièrement.

Seul Jean-Pierre Dick parvient à maintenir la cadence tout au long de la traversée du Pacifique. Le prix à payer paraît cependant bien lourd, le skipper semble éprouvé tant moralement que physiquement. Au cap Horn, il n’est toujours pas parvenu à refaire son retard, quelques centaines de milles qui semblent infranchissables. D’autant qu’à l’arrière les écarts se resserrent. A la faveur d’une option osée au ras des côtes brésiliennes, Alex Thomson se mêle de la partie et lui ravit, pour un temps, sa 3e position, mais le skipper de Virbac-Paprec n’a pas l’intention de laisser filer sans lui ses petits camarades.

En ce début janvier rien n’est vraiment joué, la route est encore longue, mais une chose est sûre, les plans Verdier-VPLP ont d’ores et déjà prouvé leur supériorité, imposant une cadence effrénée à l’ensemble de la flotte. Quelle que soit l’issue, la bataille entre ces trois sister-ships sera âpre, sévère et fascinante à suivre à mesure qu’ils se rapprocheront du but.

Texte : Lénaïc Gravis.

Site officiel du Vendée Globe : http://www.vendeeglobe.org

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