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Un IMOCA neuf à bas coût!

Le Vendée Globe 2020 suscite déjà un très fort engouement mais les IMOCA d’occasion performants se font (très) rares sur le marché. En même temps, construire un prototype neuf high tech coûte cher. C’est pourquoi le cabinet d’architectes VPLP, le chantier CDK et Antoine Mermod se sont associés pour proposer une solution alternative, avec un bateau construit dans le moule de Banque Populaire VIII, le vainqueur du Vendée Globe 2016-2017. L’objectif est de livrer trois exemplaires pour le prochain Vendée Globe. Présentation de ce projet avec Quentin Lucet, architecte chez VPLP et Antoine Mermod, expert et fin connaisseur de la classe IMOCA, dont il est par ailleurs le Président.

©Vendée Globe

Quentin Lucet : « Nous visons un prix de 3,7 millions d’euros, sans les voiles »

Quentin Lucet -architecte au cabinet vplp

« Le concept est simple, puisqu’il s’agit de construire dans le moule de Banque Populaire VIII – concept VPLP/Verdier vainqueur du dernier Vendée Globe – un IMOCA doté de nouveaux foils et de safrans detroisième génération. Nous visons un prix de 3,7 millions d’euros, sans les voiles, soit environ 1 million d’euros de moins qu’un prototype. Objectif : un bateau plus simple mais plus performant encore que Banque Populaire. Nous ferons donc des économies en réutilisant un moule de coque déjà existant et en répliquant l’approche des MOD 70 qui consiste à faire le tri de toutes les solutions techniques les plus simples et les plus éprouvées. Ensuite en construisant un minimum de deux bateaux, avec des structures optimisées et simplifiées et en mutualisant la partie design et les prescriptions des équipements en électronique, hydraulique et accastillage. Le déclenchement du projet est donc conditionné par l’obtention de deux commandes fermes et l’objectif est de livrer trois exemplaires pour le prochain Vendée Globe. Nous visons les équipes qui n’ont pas pu acheter l’un des six foilers de l’édition 2016 et les nouvelles venues, qui n’ont pas l’expérience d’un projet de cette envergure. Car concevoir et construire un nouveau prototype est un processus complexe qui demande des teams étoffés et très qualifiés. Et les équipes qui disposent d’un budget correct sans pouvoir se permettre un proto. Nous pensons que plusieurs coureurs étrangers pourraient être intéressés. Il ne s’agit surtout pas d’une forme de monotypie. Ce sont plutôt des sisterships : les propriétaires auront tout le loisir, une fois livrés, de les modifier. »

Antoine Mermod : « Une solution intermédiaire »

Antoine Mermod-Président de l’imoca

« Nous sommes partis du constat que le gros du marché de l’occasion est constitué par des IMOCA de la génération du Vendée Globe 2008-2009. Ce sont de bons bateaux, mais ils commencent à dater. Très peu d’IMOCA plus récents sont encore disponibles à l’achat. En parallèle, construire un bateau neuf avec les technologies les plus high tech pour gagner le Vendée Globe coûte cher. C’est pourquoi avec VPLP et le chantier CDK nous avons imaginé cette solution intermédiaire. Nous sommes convaincus qu’en fabriquant un bateau un peu moins ambitieux, mais en mettant en avant la fiabilité et en baissant les prix, il y a moyen d’attirer des coureurs.

Pour quels skippers ?
Des marins comme Jérémie Beyou ou Yann Eliès ne sont pas les cibles de notre projet, car ils ont l’expérience, les compétences et les teams pour construire des prototypes au top niveau. Mais notre solution peut intéresser des prétendants au Vendée Globe 2020 qui souhaitent naviguer de manière performante, avec des systèmes un peu moins complexes et sans faire exploser les budgets. Nous n’avons pas encore de clients fermes, mais beaucoup se renseignent. Il va se passer beaucoup de choses dans les mois à venir et j’espère que notre solution permettra de lancer deux ou trois nouveaux projets. Aujourd’hui, construire un IMOCA neuf coûte généralement entre 4,2 et 4,7 millions d’euros, sans les voiles. En proposant un tarif de 3,7 millions d’euros, nous permettons une économie d’environ 20%. »

©Vendée Globe