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Coupe de l’America. Le retour au monocoque se confirme…

La rumeur disait vrai… Même si ce n’est pas encore officiel et que le protocole n’a toujurs pas été publié, les Néo-Zélandais, vainqueurs de la Coupe de l’America en juin dernier aux Bermudes, ont confirmé qu’il y avait de fortes chances que la 36e édition se dispute non plus sur des catamarans volants, mais sur des monocoques. On évoque la longueur de 62 pieds (19 mètres). Une nouvelle qui ne fait pas le bonheur des ardents défenseurs de l’AC50 qu’étaient les Américains, Suédois, Anglais et surtout les Lorientais de Team France…

© Le Télégramme

L’information a été révélée non pas par les Néo-Zélandais mais par Patrizio Bertelli, patron de Luna Rossa, qui a déclaré au journal italien La Stampa que « l’événement s’éloignerait des catamarans ».

A Auckland en 2021

Juste après le succès en finale face aux Américains de Oracle (7 à 1), le défi néo-zélandais avait annoncé que le protocole établissant les règles de la 36e édition serait publié en septembre. Protocole qui contiendrait une exigence de nationalité pour les membres d’équipage ainsi que pour la construction du bateau.
Les marins de l’hémisphère sud avaient immédiatement annoncé le nom du Challenger of Record : les Italiens de Luna Rossa. Le Defender et le Challenger envisagent de disputer la prochaine édition à Auckland en 2021 pendant l’été néo-zélandais.
Luna Rossa, l’un des trois challengers pour la 34e Coupe de l’America à San Francisco, s’était retiré de la 35e en mars 2015 pour protester contre les changements radicaux au protocole imposés par Oracle Team USA. Pour autant, les Italiens ont toujours continué à soutenir Team New Zealand au cours de ces deux dernières années, notamment en leur prêtant leur bateau d’essai et leur en fournissant du personnel technique.

Verdier : « Un monocoque peut être impressionnant ! »

Mais, pour la 36e édition, outre le changement de lieu, la grande question concernait, bien sûr, le support. En effet, la Coupe de l’America est la seule épreuve qui autorise le vainqueur à faire à peu près tout ce qu’il veut : c’est-à-dire choisir le lieu de la compétition et surtout les armes, en l’occurrence le bateau. Et les Kiwis, pourtant ultra dominateurs aux Bermudes avec les « cyclistes » qui pédalaient sur le catamaran volant, n’ont jamais caché qu’ils préféraient le monocoque.
Interrogé sur ce sujet, l’architecte vannetais Guillaume Verdier, à l’origine des appendices du catamaran kiwi, disait ceci fin juin : « Je pense qu’un monocoque peut être impressionnant. Les Néo-Zélandais m’ont fait travailler sur certaines pistes mais je n’ai pas le droit d’en parler. Cependant, on peut faire des monocoques chouettes… »

Quid des AC50 ?

Si le retour au monocoque se confirme, cela pose évidemment plusieurs questions. Qu’adviendra-t-il de la flotte des AC50 de la dernière édition ? Les cinq autres challengers ont tous signé un document leur interdisant de disputer la prochaine édition sur un autre support que les AC50. Aux Bermudes, les Américains, Suédois, Japonais, Anglais et Français s’étaient mis autour d’une table pour discuter de l’avenir des catamarans.
Tous vont maintenant attendre fin septembre et la parution du protocole de la 36e édition.

Rédigé par Philippe Eliès
© Le Télégramme